Villa mon repos

Villa mon repos

Salon

Salon

vendredi 9 avril 2010

"Le Mérou lumineux"

C’était morte saison à l’Hôtel des Flots
Et un mérou, la nuit, en était le veilleur.
Et rien, pas l’ombre d’un client.
Et l’ennui plus que gros.
Et soudain une femme pénétra, à deux heures.
Somptueuse, cambrée comme un appât,
Allumeuse d’hidalgos.
La suite avec baignoire.
De suite et rien que le meilleur.
Et la queue du mérou inscrivit au registre
Celle qui se nommait O.
La laissant onduler sur les presque trépas
Que conjuguait son cœur.

"Le Petit Prince et Schéhérasade"

"Tango on my Mind"

Me voici donc encore une fois sous douane
Sans papiers, sans visa.
L’hôtesse de l’air en chef me les a confisqués.
Disons plutôt que je lui ai remis, subjugué.
Et qu’elle les a gardés.
Somptueuse, à l’avantage,
Elle délimite ma place entre les bandes

Et part, chaloupée, prendre le manche de l’avion rouge et noir.
Je l’implore
La supplie
De m’apprendre la danse.
Je les vaux bien tous ces machos
Aux fesses en pomme, à la moustache mauve…
Paso doble de cuisses…, j’ai l’oreille en hélice. 

Et voici qu’elle m’appelle, que ses seins me sourient…
Passager VIP, j’attends ma toute première leçon
Sage comme un nuage En face de l’horizon et de la piste
Qu’elle fait vibrer d’un tempo de talons.


"Le Bateau-Phare"

J’abrite souvent mes angoisses au flanc de ce navire.
Quand j’accoste, l’esquif de mon corps profile une ombre étrange…
Elle s’estompe dans la flaque de lune qui sur la crête des vagues expire.

Où m’emporte ce bateau qui tendrement abat le jour ?
J’ai tant de paradoxes dans mes bagages
Tant de souvenirs, tant d’épreuves d’amour…

Le courant apaisera t-il mes meurtrissures et mes ampoules ?
La nuit, tous les requins sont gris…
Quand je pense qu’il y a peu, j’ai presque perdu la boule…

"Le Catamaran des absurdes"

Les vents contraires m’escortaient
Moi à qui l’on avait appris à demeurer en place
En lieu. Des lieues d’obéissance balisées à la craie.
Combien de marées d’équinoxe m’aura-t-il fallu pour gagner mon espace !
A trop penser aux pourquoi des comment, les nuits où le corps se tait,
Mes baromètres divaguent et je m’invente des sas
Pour aller vers je ne sais quelles issues ceintes de vrai…
Catamaran. Mes angoisses et mes doutes dans la nasse.
Mes espérances frappent l’écume
Qui dessine, en surface, de bien étranges portraits.
Trouverai-je bientôt le mystique détroit, cette clef en forme de passe… ?
Vivre les vagues qui comprennent mes plaies.
Le gouvernail est un ami, il me faut être un as.
Les quatre, tant qu’à faire, pour signer de mes traces
Cet océan du grand absurde, où tout, au bout du compte, renaît.


Gala l'Africaine